Christian BIT

J ai appris avec une immense tristesse le décès de mon instituteur de CP et CE1, un homme gentil, patient avec ses élèves et qui nous a éveillé à plein d activités sportives et culturelles. Je garde des souvenirs géniaux de nos promenades en forêt et des chansons qu il accompagnait de sa guitare.
Adieu Monsieur le professeur ❤️

Un bon souvenir !
Repas partagé entre cyclistes en 2009.

Avant, mais bien avant, il y a eu un Christian solaire, il nous ressemblait, à nous en mieux, à nous qui avons aujourd'hui pris un coup de vieux. Il y a 16 ans en 2009, il nous avait quittés mais à moitié. Ou aux trois quarts, comment savoir ? Il a été détruit en un instant. Toute sa vie s'est engouffrée dans ce trou noir qui s'est ouvert au fond de son cerveau. On meurt un nombre incalculable de fois dans une vie, des petites morts qui nous courbent en nous laissant étonnés, voire pétrifiés, survivants vaille que vaille à nous-mêmes. Mais ce jour maudit de l'AVC Christian le lion magnifique qui swinguait avec la vie a reçu un fameux coup. 58 ans d'une existence qui eut parfois des vibrations inouïes, 58 ans fichus par terre. Un faux départ qui a alors été un chemin de douleur tant pour lui que pour Chantal et Jonathan et tous ses proches. Tout le monde connaît l'histoire, mais tout le monde connaît moins l'histoire des aidants...
Souvenirs, souvenirs, nous sommes tous appelés à n'être plus que des souvenirs, c’est-à-dire des photos et un peu plus que cela... Ainsi nous arrive-t-il de revivre dans les larmes de ceux qui restent…
J'ai perdu avec toi, Christian, un premier et grand ami...
Au collège, puis au lycée, tu as été un perturbateur, malin, insolent, timide et jamais dupe de la comédie humaine qui se jouait autour de toi. Tu étais un concentré d'humour, tu usais de l'ironie comme d'un bouclier. Tu comprenais tout, très vite et savais trouver les mots en mode éclair. Et puis tu aimais parler tant et si bien que, si la sortie des classes était à 17 h, on nous surprenait encore à discuter quand sonnait 19 h. Il faut croire que nous avions beaucoup à dire. Nous parlions de l'avenir et comme à cet âge aventureux nous en avons ordinairement plusieurs il nous paraissait difficile de choisir le meilleur. Quelle naïveté prodigieuse était alors la nôtre !
Dans ce moment cruel, il n'est pas aisé d'évoquer l'être que tu fus sans le faire passer au crible d’images, de rêveries, d’associations d’idées.
Tu étais en quelque sorte un héros entourés de héros qui t'aimaient ( puisqu'ils t'ont fait tant de bien ! ) et que tu aimais : Tintin, Wes Montgoméry, Eddy Merckx , tes chats et tes chiens, et j'en oublie...
Tu nous as surpris souvent.
Et puis la catastrophe qui a mis seize ans avant de te jeter définitivement par terre. Seize ans pour expérimenter toutes les formes de désespoir.
Je ne mesure pas encore la perte que je fais.
Merci d'avoir été le type généreux que tu fus. Merci Christian, merci mon frère !
Impossible de t'oublier.
Yvon